Depuis le premier rayon de soleil, un reflet éternel de mon être physique s’avance pas à pas avec moi. Aussi illogique que cela puisse paraître, elle fait partie de moi. De l’est à l’ouest, elle se balance, et se balance de ce que je fais et où je vais. Seul juge de mes actions, je décide pour elle et moi. L’obligeant, la traînant, sans doute, que j’ose seulement y croire, parfois dans ma folie quotidienne.
Aucune discussion, le regard suffit. Et dans l’obscurité notre noirceur se mélange harmonieusement. Une mère de pensée me berce en marée haute sous la tempête apocalyptique provoquée par une infirme goutte d’eau.
Le vase casse et inonde le donjon, ma chambre. Commence alors, là, dernier retranchement encore sauf, The Gardens, the fight for my sanity. Les armes de la morosité et de la colère affûtées par la réalité fracassent les boucliers de bois des soldats de l’insouciance. La voix d’un violon se fait entendre et lui pleure les morts tout en encourageant les vivants à se battre.
Il pleut des cordes, et même sans ce vent, personne ne penserait à les prendre pour s’échapper de ce fond sans trou. Les boucliers cèdent, l’un après l’autre. Tous, il ne reste plus personne pour défendre l’entrée des jardins. Le roi fou de ces lieu fait-il semblant de ne rien voir, ou envoie-t’il tout sujet susceptible de défendre sa position quelques minutes de plus.
Le violon cesse de pleurer, cédant sa place au piano, qui mélancoliquement pardonne la tragédie. Il sait que ça ne sera pas la dernière bataille, autant que ce n’était pas la première.
Je sombre, un autre monde envahit les jardins, il n’a rien à voir avec la réalité. Il regroupe des inconnues mais aussi des connaissances. Dans quel ordre et pourquoi ? Une réalité altérée ?
Peu importe, dans celui là, je ne suis plus une ombre du sombre ignorant qui jouit de toute une vie sans savoir quoi en faire.