C’était en mars dernier.
C’était en mars dernier. Je cherchais mon cerf-volant. J’avais laissé la bobine se dérouler entre elle et moi. Il avait flotté sans mon aide pendant presque une heure. Emballés soigneusement dans l’un ou l’autre nuage, nous étions ballottés par le vent secret tendant à deux cette corde fragile. Il était monté haut et passait derrière toutes sortes de nuages. C’est dans un orage que le lien a rompu. J’ai cherché longtemps après comment allait mon bon cerf-volant.
C’était en mars dernier. Le froid avait engourdit mes membres fatigués. Je marchais avec peine le long d’une route bordées de champs. Dans la tête, une chanson, dans les mains, des roses. J’espérais ardemment gagner le cœur de cette fille de laquelle j’étais éperdument amoureux. Ce n’est que plus tard que j’ai compris. J’étais bien amoureux, et j’étais tout aussi frigorifié. Cependant, cet amour était beaucoup plus frais que pur, et moi plus endormi que réaliste.