Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. J’ai senti la chaleureuse douceur de ses lèvres dans le cou et en ouvrant les yeux, j’étais seule dans le lit.

La couleur de ses yeux était brouillée dans l’artifice qu’était le bal de mes pensées. Organisé par mon sommeil et illustré par la nuit, je n’avais pas la moindre idée quant à son ambition. Le volume de ses cheveux ondulés courait sous mes doigt comme les légions d’Ogémor sur Llon, sans jamais faiblir. J’ai gardé de ces mains un souvenir. Celui de la descente contre mon ventre, soudaine et vive comme un barrage qui cède en plusieurs vagues.

Une cascade, l’eau qui frémis, la pression sous sa force incontrôlée, j’ai cherché à me défendre un temps. Ma respiration s’est coupée, puis j’ai compris. Le succès m’étais offert sans regard sur la stratégie. J’ai ouvert la bouche pour reprendre le cours de ma existence. Exténuée par cette jouissance à laquelle je n’avais participé qu’en présence, je regardais ma poitrine sur laquelle sa tête se reposais désormais.

Puis, je ne sais pas ce qu’il s’est passé. J’ai senti la chaleureuse douceur de ses lèvres dans le cou et en ouvrant les yeux, j’étais seule dans le lit. Laissant mon ventre vulnérable à l’assaut du souvenir de cette nuit, un cataplasme insaisissable de tendresse gourmande m’a pris la gorge et ne me quitte plus.

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