Flaneuse/Quelqu’un y croit

La rivière est fraîche et permet à Melhurmur de faire tremper ses pensées avec son linge sale. Elles en ressortent éclatantes et plus ancrées. Après un bain prolongé et une confrontation énergique, elle rassemble ses idées et ses vêtements dans un panier qu’elle porte à deux mains posé sur son épaule.

Le tout sèche dans le jardin devant la maison familiale. Les vêtements sur une corde tendue entre deux piquets, et elle dans sa chemise de lin et sa longue jupe amarante étalée dans l’herbe.

Le ciel est parsemé de nuage. Le soleil est bien présent, et sa chaleur se fait sentir sur la peau. Une légère brise mélange parfois les parfums alentours. Celui humide de l’herbe, celui appétissant des pommerocs au four, et parfois celui plus neutre mais néanmoins reconnaissable du vent qui voyage.

En fermant les yeux, Melhurmur repense à la rencontre de la veille. Ce grand homme habillé d’un long manteau et qui s’aidait d’un bâton pour marcher. Une flamme sereine et lumineuse jaillissait de son regard et semblait se raviver à chaque prise de parole. Comme si chaque mots, pourtant tout droit sorti d’un autre age, le rajeunissait. En faisant abstraction de sa barbe et des ondes du temps sur son visage, elle aurait même pu tomber sous son charme.

Il est venu pour elle. Elle qui n’a rien. Rien de plus qu’un autre en tout cas. Ogvar, son père, avait ouvert la porte au grand homme. A peine ce dernier avait posé le regard sur Melhurmur qu’il prononça ces mots Melhurmur, il est temps que tu m’accompagnes. Je reviendrai dans trois jours à l’aube, prépare toi. Dès qu’il eu terminé sa phrase, il se retourna et ,après quelques pas, disparu dans l’obscurité de la nuit.

Qui est-il ? Qu’est-ce qu’il lui veut ? Talenbrume n’est pas très grande, mais pas au point que tout le monde aie connaissance de tout le monde. Où a-t-il entendu son prénom ? Où compte-t-il l’emmener ? Autant de question qui fusent dans la tête de la jeune fille alimentant directement le brasier de sa curiosité.

Les yeux rivés vers le ciel qui était devenu orangé sous de nombreux nuages, Melhurmur est surprise de constater que l’après midi est passée en un clin d’oeil. La brise s’est transformée en un vent timide. Un peu plus frais que ce matin, l’odeur humide des bois et celle plus huileuse du poulet pommeroc au miel met en lumière le vide de son ventre et l’entraîne à se relever. Elle a faim.

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