Nous étions nus.
Nous étions nus. Loin des prairies fleuries et cieux aux nuages orangés. Ni mains dans les cheveux, ni baisers langoureux. Nous n’avions pas même un arbre duquel profiter de l’ombre. Le soleil abondant avait repeint la vitrine de nos corps, perdus sur le sable rond du désert. Le teint légèrement halé des fesses de Charline
tirant vers l’or
me faisait reprendre conscience, plus que ce charmant panorama, à quel point ma peau était intolérante au soleil de midi.Nous étions nus. Comment oublier ? Nous étions parti pour l’autre bout du monde. Chacun seul, chacun de son bout de nulle part, pour la grande aventure. Nous avions pris l’avion, depuis une grande ville, où tout est klaxon, ou rien n’est tranquille. Nous étions arrivé en différé, et malgré nos différences, nous avions atterrit dans le même bar, avec le même guide qui nous montra les même dunes. Ce brigand nous y laissa, en prenant nos fringues et nos tunes.
J’ai reçu des nouvelles de Charline. Loin du sable rond du désert, son panorama, cette fois aux couleurs de l’hiver, baigne dans un lac gelé d’un autre bout du monde. Je souris en repensant à notre aventure dans le désert et devant son sourire sur cette photo. Il semble m’être destiné. La photo est datée du quatre Août. Mon téléphone vibre sur la table et quelqu’un frappe à la porte. Je regarde l’écran. L’icône d’un message s’est installée en haut à gauche après celle de mon alarme. Mon cœur fait un bon. Je l’ouvre.
“Votre changement d’opérateur est en cours. Bienvenue chez …”