Les joies simples

Sa langue, pas loin de ressembler aux dunes de Vasmnyir, circule entre ses dents. Ban sent sa fin venir. Le temps semble s’allonger sous ses paupières, lourdes d’épuisement. Soudainement, le parfum d’une pomme le réveille.
Acidulée, son jus se déverse entre ses dunes tel un torrent. Sa langue, comme un navire, en défie le courant. Il arbore désormais le sourire d’un capitaine éprouvé par les tempêtes. Sourire de courte durée, car l’air est chaud, et le soleil qui était derrière un nuage réapparaît l’arrachant à son délire.

Il est vautré sur le sol de gravier d’un des chemins quittant la capitale.
L’instant d’après l’étreint tendrement, à l’ombre d’une chevelure ondulée. Un autre nuage s’est placé devant l’astre solaire.

Ce marché n’a d’étale que ses illusions, droits de vent, et arrêts de princes. Ce château en ruine s’est construit sur sa renommée et n’a couché que sa fortune. Cette agonie l’agace, la peine lui manque et le traverse en même temps. Le tranchant du remord lui brûle la gorge. Il n’a de place dans ses pensées que celle d’avoir manqué l’occasion de grandir, et de sortir de sa misère. Vivre d’amour et d’eau fraîche, très peu pour lui si l’eau se transforme en vin, et l’amour en conquête.

Comptines

“Le comte descend du bois et vous trouvera, et un, et deux, et trois, et quatre, et cinq, et six, et sept, et huit, et neuf, et dix, pif !
Le comte descend du bois et vous poursuivra, et un, et deux, et trois, et quatre, et cinq, et six, et sept, et huit, et neuf, et dix, pif !
Le comte descend du bois et vous attrapera, et un, et deux, et trois, et quatre, et cinq, et six, et sept, et huit, et neuf, et dix, pif !
Le compte descend du bois et t’éliminera, et un, et deux, et trois, et quatre, paf !”

“Le comte vous a trouvé, son nom est Ororo
Votre destin est scellé, votre mort est pour bientôt”

Étrange, pense Serano, c’est quand même fort violent pour n’être que des comptines pour enfants.

The night has come, the sleep is right behind. He feels sad and upset. He thought that asking was just a formality. The girl he was supposed to meet never confirmed she was coming. Just left him on read.

He don’t want to judge. Anything can happen, an emergency, a change of heart, a surprise, a fear. Any reason that is hers is valid and should be respected.

But he still is hurt because his head drives him mad, produces movies and dramas. So he distracts himself with other movies, other dramas.

And surely, after every endings, the feeling just crawls out like beasts from the abyss. They take him by the feet as he tries to run. Their strengths are equal to how much he tries to avoid them.

When he finally is face to face with them, looking right in their cold and dark eyes, he sees what is really happening. These are not beasts, and they are not trying to take him to the afterlife. These are his roots, they only convey to him what he needs to know, to see, to hear and to feel so his branches can carry leaves and colorful golden flowers.

Giving him the tools to care and take care of himself. The ability to recognize his needs. Honesty, tenderness, sharing, receiving attention, and that is only some of them. They may increase or decrease, change or stay the same.

He is, once again reminded he can learn how to fulfill them himself. Making any other entity sharing his life not a need but a choice.

L’ennui, le comble du vide

Après les heures de boulot ou d’études
Le cerveau ou les muscles lessivés
Frapper sa conscience avec des projets, des rêves
Et la dissimuler sous une couverture de culpabilité.

Amorphe devant l’écran
Dans le salon, dans la chambre
Sur la planche des toilettes
Ou sur le banc dans le jardin.

Le quotidien dicté par l’énergie résiduelle
D’un songe trop ambitieux
En entrevoir le début le reporte au lendemain
Le présent d’un pas indécis.

6 lignes – Jour 72

loup-venant:

amorcepour6lignes:

Nous étions nus.

Nous étions nus. Loin des prairies fleuries et cieux aux nuages orangés. Ni mains dans les cheveux, ni baisers langoureux. Nous n’avions pas même un arbre duquel profiter de l’ombre. Le soleil abondant avait repeint la vitrine de nos corps, perdus sur le sable rond du désert. Le teint légèrement halé des fesses de Charline
tirant vers l’or
me faisait reprendre conscience, plus que ce charmant panorama, à quel point ma peau était intolérante au soleil de midi.

Nous étions nus. Comment oublier ? Nous étions parti pour l’autre bout du monde. Chacun seul, chacun de son bout de nulle part, pour la grande aventure. Nous avions pris l’avion, depuis une grande ville, où tout est klaxon, ou rien n’est tranquille. Nous étions arrivé en différé, et malgré nos différences, nous avions atterrit dans le même bar, avec le même guide qui nous montra les même dunes. Ce brigand nous y laissa, en prenant nos fringues et nos tunes.

J’ai reçu des nouvelles de Charline. Loin du sable rond du désert, son panorama, cette fois aux couleurs de l’hiver, baigne dans un lac gelé d’un autre bout du monde. Je souris en repensant à notre aventure dans le désert et devant son sourire sur cette photo. Il semble m’être destiné. La photo est datée du quatre Août. Mon téléphone vibre sur la table et quelqu’un frappe à la porte. Je regarde l’écran. L’icône d’un message s’est installée en haut à gauche après celle de mon alarme. Mon cœur fait un bon. Je l’ouvre.

“Votre changement d’opérateur est en cours. Bienvenue chez …”

Oser avec peur

La révolution dans l’action
L’action contre l’incertitude
L’incertitude pour l’expérience

Concrètement,
Je prends du temps pour moi,
J’apprends à me connaître,
Ce qui me fait vibrer
Ce qui m’émerveille
Ce qui m’anime
Ce qui me recharge
Ce que j’ai envie de partager
Ce qui me fait peur
Ce qui me rend triste
Ce qui me donne envie de crier
Ce que je décide d’arrêter d’accepter
Ce qui me révolte

Je me donne le droit à l’erreur
A l’inaction.

Pour me lever en forme et partager le meilleur de moi même

Et si ?

La maison est vide et sens l’humidité. La pluie balaie les tuiles sans répit depuis que la nuit est tombée. Sur son lit, Armelo se dégourdit les doigts sur une guitare dont il dompte les cordes au rythme de ses découvertes. Il connaît bien quelques accords, mais pour le reste, il avance à l’oreille.

Sa tête est prise et jouer de cet instrument l’aide à la vider. Ou du moins la calmer pendant un temps. Il ne cesse que quand ses doigts usés n’ont plus la force de caresser les cordes.
Alors il reprends conscience du lieu. La maison est vide et sens l’humidité. Son visage lui fait mal. En haut du nez et autour des tempes et en bas dans le ventre. Ses oreilles sifflent. Il digère sa vie petit à petit et il y a du travaille.

Il dépose la guitare. Même si la fatigue l’exhorte de s’arrêter, de se reposer, son esprit, lui, vagabonde, de scène en scène et de pièce en pièce.
“Et si, et si, et si…” Sans arrêt ni répit. Il a les pieds dans l’eau au bord de d’une plage, et chaque pensée le frappe comme les vagues qui vont et viennent l’emportant toujours plus loin vers les rochers tranchant de la falaise la plus proche. Il sait qu’il ne peut gagner contre l’océan et cette impuissance le révolte. Il aimerait pouvoir être comme la plage qui accueille la vague, quelle qu’elle soit. Haute, profonde, rapide ou lente mais pour l’instant il a plus de point commun avec les rochers tranchants qui contre la falaise se font façonner par l’océan sans pouvoir choisir leur forme.

Il est temps de se changer les idées. Alors, il sort au marché. Un lieu de vie pour retrouver la sienne.
Mais tout va vite, tout est fouillis, tout est grouillant.
D’un coté les passants qui ne lui prête aucune attention. D’un autre ceux qui montent la garde, il n’est pas question de perdre sa place dans la file. Et en face, les marchands qui vendent tout ce qu’il est possible d’entendre.
Son ventre se sert, ses épaules se crispent, son corps se recroqueville sur lui même. “Venez chercher vos pommerocs tout droit descendues de Talenbrume !” Il faut qu’il s’échappe, vite, avant de se pétrifier.
Ses jambes sont lourdes. Un pas après l’autre, péniblement, il avance.
“Ils sont pas beaux mes miellés de Val Tereigne ?”
Armelo ferme les yeux “Il a pas l’air bien” heurte des corps “Regarde où tu marches !” trébuche et tombe “Cinq pièces, vous êtes fou ?” Son cœur est attrapé par un corps inconnu. Le sien ne répond plus. Il est entraîné malgré lui.

Quand il ouvre enfin les yeux. Il est sur la falaise, face à l’océan, seul.
L’horizon à bordé le soleil, la nuit va tomber à nouveau. Il est temps de rentrer. De dormir.
Il sait que la bataille sera longue.

S’il arrive à s’endormir alors il rêve. Il rêve d’être loin, parfois seul, parfois accompagné. Ça fini toujours mal. On le chasse, on le poursuit. Il ne sait pas qui ou pourquoi. Mais ils sont toujours là pour lui et ceux qui l’entoure.

Le jour, il travaille dans sa maison humide. Il refait les murs et les plafonds. Ils en ont besoin après toute cette vie passée à les laisser se décomposer. On voit presque à travers. Il surprenant que les rats ne lui aient pas encore rendu visite.

Il rêve de partir. De quitter cet endroit qui l’a presque vu naître. Cette maison qui sent l’humidité. Mais il a peur. Il a peur du dehors. Il a peur du bruit. Peur de se perdre.
Peur des autres. De ceux qui ne peuvent pas ou ne veulent plus faire autrement que comme ils ont appris. Comme lui finalement.
Coincé entre lui et lui, son âme s’effondre un peu plus chaque jour. Il n’a d’attente que celle de ne plus se réveiller.
S’il faut abandonner ses désirs pour être en paix et heureux à quoi bon ?
D’ailleurs, en parlant de désir, il n’en a plus.
Il n’a plus faim. Il n’a plus soif. Il n’a plus envie de sortir. Il. Il. Il
Il n’a plus envie de Il.
Qui est Il.
Armelo.
Armelo se demande.
Sans quitter la lune des yeux “Qui suis-je ?”
A chaque fois qu’il ferme les yeux “Qui suis-je ?”

Pas plus de réponse aujourd’hui qu’hier. Il pleut encore, si pas plus. Il est fatigué mais ne trouve pas le sommeil. Les tuiles sont jouées par la pluie comme il joue de sa guitare, ça sent l’humidité. Son esprit ne lui laisse aucun répit. Il ne cesse de lui répéter : “Et si, et si, et si ?”

“Et si tu commençais par me laisser dormir sombre imbécile ?”

Et si ?

A quelle hauteur puis-je voler ? Combien de fois serai-je lu. J’ai peur de savoir et surtout peur de demander.

La maison est vide et sens l’humidité. La pluie balaie les tuiles sans répit depuis que la nuit est tombée. Sur son lit, Armelo se dégourdit les doigts sur une guitare dont il dompte les cordes au rythme de ses découvertes. Il connaît bien quelques accords, mais pour le reste, il avance à l’oreille.

Sa tête est prise et jouer de cet instrument l’aide à la vider. Ou du moins la calmer pendant un…

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6 lignes – jour 100

C’est le signe d’un déséquilibre sérieux. Claire s’est presque assoupie assise sur le portail de l’enclos des chevaux. Elle est habillée d’une chemise rouge, dont le bouton du haut réplique les dernières heures de sa mère sous la potence. Elle vit plus qu’avec son père, palefrenier d’un grand marchand à Atkeer. Chaque mention du noble auprès d’elle la fait fondre sur place comme un torrent à travers la vallée.