L’obscurité de la nuit donne à Antonin la place nécessaire pour exercer son art sans être dérangé. L’affluence dans Val Tereigne de ceux qui cherchent à louer ses talents ne cesse de croître, tout comme sa notoriété et cela malgré lui. Grâce à de nombreux stratagèmes, il s’était rendu indisponible à ceux qui le cherchaient. Puisque sa boutique changeait chaque jour d’emplacement, il s’était retrouvé avec le surnom de Mirage de Val Tereigne. Surnom auquel il ne prête aucune sorte d’importance. Ils peuvent bien l’appeler l’enchanteur du Grand Barrage, le descendant d’Or ou encore l’horreur des Pieds d’Argrimor, pour lui, l’important, c’est d’explorer la voie mystique et spirituelle de ce monde sous tous ses aspects.
Ce soir, il s’est éloigné de Val Tereigne pour retrouver la forêt de Rongrim, une véritable frontière végétale marquée au sud de la cité Etat. Il est dit qu’à cette période de l’année où le soleil se fait de plus en plus rare et le temps de plus en plus humide et froid, l’esprit des morts est bien plus facile à solliciter. Et plus encore si l’on s’enfonce dans cette forêt.
Antonin, maintenant au centre de Rongrim s’assied par terre jambe croisée. Il sort ensuite de son sac un tissus jaune d’or à motifs brodés impeccablement ainsi qu’un jeu de cartes plutôt atypique. Sur chacune d’entre elles se trouve un arbre, une plante, ou un signe naturel comme la mer.
Une fois le tissus installé devant lui et les cartes étalées et mélangées faces cachées par dessus, il ouvre à nouveau son sac. Cette fois, il en sort son journal qu’il pose à gauche des cartes. Il sort aussi un livre épais et usé, L’Ancien Oracle des Arbres.
La couverture de cuir est craquelée et semble au bout de sa vie. D’un geste de main et en tenant le livre dans l’autre, Antonin prononce quelques mots à mis voix. Soudain, jaillit de sa main une lumière intense sans être aveuglante, chaude sans être brûlante qui rapidement s’empare du livre qu’il lâche aussitôt. En l’air, le livre s’ouvre et les pages défilent une à une. La couverture qui étaient craquelée se referme, les pages cornées et rongée par le temps se déplient et se parent d’un blanc soigné. En jetant un coup d’œil rapide, le livre à désormais l’air neuf, néanmoins, c’est sans compter sur le contenu qui lui, sans en connaître le contenu d’origine, ne peut être réparé. Quand la dernière page se tourne, la lumière chaleureuse disparaît et le bouquin retombe dans la main d’Antonin qui le dépose à droite des cartes.
Après une minute de méditation, il passe sa main au dessus du jeu éparpillé devant lui. Elle s’arrête sur une carte qu’il soulève et place devant lui face vers le haut. Un sorbier occupe une grande partie de l’illustration. Sur le bas de la carte, un pentacle pointe vers le haut et symbolise la protection. Antonin attrape le bouquin et commence son étude. Quand il trouve enfin la carte qu’il a face à lui, il y voit que le sorbier représente le contrôle de tous ses sens ainsi que la protection contre les enchantement. C’est la première des trois cartes qu’il va pêcher. Elle représente le passé.
Après avoir passé un temps sur la page du sorbier, il décide de piocher sa deuxième carte. Cette fois, un peuplier blanc se trouve au centre de la carte. D’après le livre, inversée, cette carte parle des peurs qui noient dans le vent la voix intérieure de celui qui interroge l’oracle. Antonin tourne les pages et prends parfois des notes dans son journal.
Vient le moment de tirer la troisième et dernière, celle qui représente le futur. Sur cette carte est dessiné un saule. Quand Antonin trouve enfin la page du saule, son visage se durcit. La page est vierge si ce n’est pour le titre, Saule.
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@30jourspourecrire J’sors du cadre ou du moins du temps impartit, je sais. Je te suis reconnaissant pour l’inspiration !